Le génie musical morave est né en 1854 à Hukvaldy, petit village de Moravie du Nord-Est. Avec un peu de modestie, son œuvre est considéré comme “un des piliers de la musique moderne”. A onze ans, il est envoyé par ses parents au couvent de Brno où il entame ses études de musique. Il continue dans les capitales de la musique : Prague, Leipzig et Vienne. En 1881 (exactement cent ans avant ma naissance !), il revint à Brno pour y fonder une école d’orgue et devenir professeur de conservatoire. Il voulait faire de Brno une ville musicale à l’égale de Prague. Aujourd’hui, il a son musée au centre ville.
Janácek cherche son inspiration du côté du folkore morave et silésien: il fréquentait les habitants des campagnes pour noter leurs chansons. C’était un grand connaisseur de la culture slave dont il devint le défenseur. Inspiré des Danses slaves de Dvorák, il composa les Danses de Lachie. Ses opéras les plus connus sont Jenufa dédié à sa fille qui mourut peu avant à l’âge de 21 ans, La Petite renarde rusée qui se passe dans sa région natale, L’Affaire Makropulos et Les voyages de M. Broucek. Il faut rappeler également la Messe glagolithique en slavon et Taras Bulba, rhapsodie sur les motifs de Gogol.
Janácek composa également des choeurs à caractère dramatique, dont Kantor Halfar et Marycka Madónová, poème sur la question sociale et que tous les enfants tchèques apprennent aujourd’hui à l’école. Janácek a fait de sa musique un un combat social. Sa vie personnelle eut également un écho dans son travail : il s’est ainsi inspiré de ses aventures amoureuses pour écrire la cantate Carnet d’un disparu.
Le musicologue français Guy Erismann a fondé en 1985 le Mouvement Janácek dont le but est de “mettre en valeur la vie et la pensée” du compositeur. En 2004, ses efforts furent récompensés par la création symbolique d’une Salle Janácek au Centre tchèque à Paris. Janácek fait partie avec Dvorák et Smetana du trio de compositeurs tchèques connus à l’étranger.
Pendant la lecture, vous avez eu la possibilité d’écouter Sinfonietta, oeuvre composée à l’origine pour un rassemblement des Sokols tchèques (mouvement populaire de gymnastique fondé à la fin du XIXe siècle).